En 1203, la Comtesse BLANCHE DE CHAMPAGNE, accordait aux habitants de Pont-Sainte-Marie, une charte qui aida à la naissance du village de La Neuville au Pont. C’est le 7 juin 1759, que naquit Joseph François BAUDELAIRE, fils de vigneron manouvrier dans ce petit bourg. Il reçut une solide instruction au collège de Sainte Ménehould, alors dirigé par Nicolas François BUIRRETTE, avant d’aller poursuivre ses études à Paris, au collège du Plessis. En 1778, il fut lauréat du concours général, suivit des études de philosophie en même temps qu’il recevait les ordres mineurs. Il fut ensuite ordonné prêtre en 1784, et devint précepteur des enfants du Comte de CHOISEUL-PRASLIN. A la révolution, en 1791, il refusa la cure de la paroisse de Dommartin sous Hans, tant il était attaché à la famille de PRASLIN. Grâce à eux, il va fréquenter le salon de Madame HELVETIUS, connaître CABANIS, médecin de MIRABEAU et des Girondins, CONDORCET, Marquis libéral. Il aida financièrement la famille de PRASLIN en donnant des leçons de dessin et continua à enseigner les enfants, dont les parents avaient été emprisonnés par la révolution.
Il renonça à son état religieux en 1794, épousa en 1797 Rosalie JANIN, en présence de deux de ses condisciples du collège de Sainte Ménehould : François MANDAYE et Pierre PERIGNON. Lors de la rédaction du contrat de mariage, les époux s’étaient déclarés peintres, ce qui n’était que d’un faible rapport financier pour le ménage ; c’est pourquoi, François BAUDELAIRE postula dans l’administration, où il fut admis, en 1798, comme commissaire adjoint au triage des livres, également chargé de faire part des commandes du Sénat aux artistes. Il fit ainsi la connaissance du peintre Jean NAIGEON et en 1800 fut élu secrétaire particulier de la commission administrative du Sénat. En 1803, il était chef des bureaux de la préture. Le 18 janvier 1805, il alla, accompagné de ses amis NAIGEON et de RAMEY, le sculpteur, déclarer la naissance de son fils, Claude-Alphonse. Joseph François BAUDELAIRE occupera son emploi au Sénat à travers l’Empire, puis la Restauration. En 1814, il fut atteint d’une affection catarrhale du rein, dont il guérissait lentement lorsque survint le décès de sa femme Rosalie, le 22 décembre 1814, ce qui ne favorisa pas son rétablissement. Mais son chagrin sera adouci par l’attention dont l’entourera la famille de Pierre PERIGNON.
1815, Waterloo ... reviennent au Sénat des personnalités parties pendant la période des cent jours. Leurs remarques infondées, quant à l’attitude bonapartiste de François BAUDELAIRE pendant cette période, son état de santé souvent défaillant, vont l’amener à prendre sa retraite dans le courant du 2ème trimestre 1816. Il s’installera alors 13 rue de Hautefeuille (6ème) où il vivra seul avec son fils Alphonse, jusqu’au 9 septembre 1819, date de son mariage, à 60 ans, avec Caroline DUFAYS, alors âgée de 26 ans, adoptée à l’âge de huit ans par la famille PERIGNON.
Une tradition familiale voudrait qu’ils fussent allés à La Neuville au Pont quelques temps avant la naissance de Charles Pierre BAUDELAIRE [1], le 9 avril 1821, à Paris. François BAUDELAIRE, lorsque son état de santé lui en laissait le loisir, continua à faire des gouaches, à se promener dans les jardins du Luxembourg, où il emmenait le petit Charles regarder les statues, admirer les tableaux de Horace VERNET, d’INGRES, de COROT, de DAUBIGNY, au musée du Luxembourg (ouvert en 1818), à recevoir ses amis artistes NAIGEON et RAMEY, à fréquenter le théâtre de l’Odéon, proche de son domicile. Mais sa santé déclinait et c’est le 10 février 1827 que mourait Joseph François BAUDELAIRE. Il fut enterré au cimetière de Montparnasse.
La maison d’habitation de Joseph BAUDELAIRE
à Paris, rue de Hautefeuille