Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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LES ORIGINES ARCHEOLOGIQUES DE LA VILLE DE SAINTE MENEHOULD

   par Gérard Mourlet



Rive droite de l’Aisne ...

          Les origines de la ville de Sainte Ménehould sont mal connues mais tous ses historiens restent au moins d’accord sur un point : le décor. Tout le monde sait qu’autour d’une grosse butte connue sous le nom de “ Château-sur-Aisne , circule, de façon indisciplinée, la rivière Aisne, dont la rive droite entreprend de contourner la butte pour se confondre dans les marais et reformer son lit à la sortie de la ville.

          Cependant, la tradition veut, qu’au sommet de cette petite montagne, ait existé un temple dédié à Diane et autres Dieux païens ... A l’évidence, on voit mal une communauté s’installer dans ce décor. Mais, en se déplaçant légèrement vers l’est, on est mieux à même d’avancer l’hypothèse de la création de la ville face aux importantes découvertes archéologiques de Léon MAUGET, il y a un siècle.

Rive Gauche de l’Aisne : ...

          Dans son étude historique sur l’hospice de Sainte-Ménehould, Jules LAHIRE (1866) parle d’une population installée, vers le milieu du Vème siècle, au confluent de l’Auve et de l’Aisne rive gauche. Cette constatation est tout à fait plausible si l’on considère le nombre de cités construites sur les confluents à cette époque. Cependant, il faut bien reconnaître l’absence de trouvailles archéologiques sur ce site, aussi minces soient elles.

Les Houis ...

          C’est en 1901 que Léon MAUGET, archéologue ménéhildien, fait une découverte très importante, au lieu-dit “ Les Houis , témoignant une extraordinaire activité industrielle datant des IIIème et IVème siècles : une verrerie d’art Gallo-Romaine.
Situés rive gauche de l’Aisne, les bâtiments étaient implantés en place et lieu de l’actuelle Zone Industrielle, au bout d’un chemin dit de la Cense Lachet. En cet instant, il est préférable de laisser la parole à Jean MAUGET, inventeur du site :

La Verrerie : ...

          “ La verrerie gallo-romaine est située aux environs immédiats de Sainte Ménehould, sur un mamelon boisé traversé en partie par le chemin des Houis, qui prend naissance à la Sucrerie, au lieu-dit la Cense-Lachet. Installée à flanc de côteau, comme toutes les habitations romaines, cette verrerie devait être formée d’un ou plusieurs vastes corps de bâtiments, ces derniers probablement séparés afin d’éviter les chances d’incendie, d’autant plus à craindre que les feux alimentés, à cette époque, exclusivement par le bois, étaient tenus constamment allumés. La séparation des corps de bâtiments est affirmée par la discontinuité des substructions et par l’existence, à une profondeur de soixante centimètres, de tuiles plates trouvées sur deux emplacements distants l’un de l’autre d’une centaine de mètres. Parmi ces débris furent encore recueillis des carreaux de dallage ayant les uns la forme de briques plates striées, les autres affectant la forme d’un triangle dont le grand côté était légèrement arrondi de façon à former, une fois placés les uns contre les autres, un cercle parfait destiné à l’ornementation du pavage.

          Eà et là étaient épars des clous et des morceaux de fer rongés par la rouille, qui avaient dû servir à maintenir les charpentes de bois destinées à encadrer la maçonnerie. En un mot, cette verrerie gallo-romaine ressemblait visiblement à celles du moyen-âge.

Objets de verre : ...

          Des disques de verre, tels qu’ils sortaient de l’arche, ont été recueillis au milieu de nombreux petits cubes de couleurs variées. Ces pâtes vitrifiées, parmi lesquelles le blanc opale, le vert, le bleu foncé et clair, l’ocre, le brun et le noir dominent, étaient destinées à la fabrication des mosaïques après avoir subi un taillage convenable. Quelques échantillons, tels que les bleus, les verts clairs, les violets et les bruns pâles sont transparents. La diversité des couleurs montre que les Romains avaient des connaissances pratiques en chimie. Des gouttelettes de verre plates ou en forme de larmes, mélangées à ces cubes et échappées sans doute du creuset au moment de la coulée, montrent que tous ces objets proviennent bien de cet endroit et qu’ils n’y ont point été apportés. Ce qui le prouve encore, ce sont les nombreuses parcelles de verre que l’on trouve mêlées à ces débris.
          D’autres déchets, portant des traces de pinces plates ou recourbées, employées pour l’étirage, ont été également ramassés avec des scories de verre.
          En résumé, gouttelettes, brisures et scories montrent d’une façon très évidente que l’on se trouve bien sur l’emplacement d’une verrerie.

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