Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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René Delaval

41 ans au service de la « Fée Electricité »

   par Jeannine Cappy



« Premier dépannage de nuit :
Un soir d’orage, la ligne principale de Nettancourt à Sivry est en panne.
Je fais partie de l’équipe de dépannage. Un apprenti, faut que ça apprenne... Le chef d’équipe m’envoie en visite de ligne du poste de Nettancourt à la route de Charmont, environ 2,5 km à travers les pâtures.
C’est une nuit sans lune. Je porte une batterie d’accus logée dans le sac de cuir, comme un poilu porte son sac et un phare portatif très puissant est raccordé à cette batterie. L’orage qui s’était éloigné est revenu.
J’ai parcouru à peu près deux kilomètres quand la foudre tombe sur la ligne que je visite et fend la tête de neuf poteaux, envoyant des éclats de bois dans toutes les directions. Je commence à paniquer, à 14 ans, on n’est pas encore un homme, j’avais envie de crier, de hurler, puis le calme revient.
Quelques instants plus tard, j’entendais le klaxon de notre voiture. De loin, les monteurs avaient vu les lueurs et venaient à ma rencontre.Tapes dans le dos, flatteries J’étais tout de même heureux d’avoir retrouvé les copains, mais fier d’avoir maîtrisé ma peur »


« La rincée
Souvent après les orages, des abonnés isolés étaient sans courant à cause de la foudre ou de la pluie qui provoquaient des courts-circuits. A cette époque, il y avait encore des fusibles en tête des poteaux.
Une nuit, un orage avait éclaté au dessus de Charmont, village haut perché, situé à quinze kilomètres de Givry. Un abonné, un seul était sans courant. Je suis désigné pour faire ce dépannage. Il pleut à seaux, tant pis, il faut y aller, surtout que l’abonné en panne est une dame de 84 ans, on ne peut pas la laisser sans lumière. Je pars à bicyclette avec la caisse à outils, les grimpettes, la ceinture de sécurité, bien chargé quoi !
En arrivant chez la cliente, mon regard se jette sur l’interrupteur et je m’aperçois qu’il est ouvert. Je le ferme et la lumière est rétablie. La bonne vieille me regarde et dit « Hier, j’ai eu peur de l’orage, j’ai coupé le compteur et je n’y ai plus pensé, mon Dieu, quel malheur de vieillir »
Résultat, 30 km sous la pluie et trempé jusqu’aux os »


« A vélo dans la neige
Un abonné est en panne à Somme-Yèvre et je suis envoyé pour le dépanner. Il y a 35 cm de neige Je suis obligé de rouler dans les empreintes de roues du camion du laitier, le seul véhicule qui soit passé par là.
De Givry à Noirlieu, ça ne roule pas trop mal. A la sortie de ce village, il y a une côte où la neige s’est amassée, le camion n’a pas pu aller plus loin et a fait marche arrière. Pas de passage pour continuer ! Je reprends la piste du camion qui a pris la route de Dommartin sur Yèvre. En arrivant en haut de la côte de la Serre, le vent a comblé les rouages, je suis encore bloqué. Je monte la côte à pied, mon vélo est resté debout au milieu de la route. J’ai la chance de rencontrer un cantonnier qui dégage le carrefour avec sa pelle. Il m’a fait un passage...
Pour faire 20 km et un petit dépannage, il m’a fallu l’après-midi ».


« Le verglas
Un soir, vers 23heures, la ligne 30 000 volts de Remicourt est en panne.
Je pars réveiller mon ami Louis Sauce qui habite à 100 mètres de chez moi et nous partons en 2CV. Louis effectue la manœuvre à faire pendant que je l’éclaire. Il me signale qu’il y a de la glace sur le pylône. Nous ne nous étions pas aperçu qu’il y avait du verglas sur la route ! Au moment de remonter en voiture, Louis se fiche les quatre fers en l’air et est incapable de se remettre debout.
Il réussit à s’accrocher à l’arrière de la 2CV et ayant pu reprendre le volant, je le traîne en bordure de la route où sur l’herbe, il peut se relever.
A peine rentrés, le boulanger de Somme Yèvre nous prévient qu’il est sans courant. Nous repartons. A la sortie de Noirlieu, un arbre cassé au milieu de la route nous oblige à passer par Varimont. C’est en bordure de cette route que nous voyons un fil à terre. Le verglas est tellement épais que le fil, toujours sous tension, l’a fait fondre sur 5 cm de profondeur.


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1 Message

  • René Delaval 31 mai 2014 22:40, par Huguette Liégeois épouse Hourlier

    la belle équipe dont mon papa Michel Liégeois était le chef de district,il aimait tellement son groupe !

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