Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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René Delaval

41 ans au service de la « Fée Electricité »

   par Jeannine Cappy



Nous avons du mal à tirer les fils, à les régler. Les pylônes en ciment sont inclinés, les hommes qui y sont perchés ont des gestes lents, comme si le froid commençait à les figer. Il faut pourtant dépanner, des centaines de foyers sont sans lumière.
A un certain moment, nous voyons arriver vers nous deux points lumineux. Ce sont deux hommes, deux cultivateurs habitant Dampierre qui ont fait presque un kilomètre à pied à travers champs pour nous apporter des boissons chaudes. Quels braves types ! Ea fait du bien et nous remet du cœur à l’ouvrage.
Dépannage terminé, nous rentrons vers 23h30 ou nous lavons l’outillage et le matériel boueux au jet ainsi que nos vêtements de pluie et nos bottes afin d’être prêts pour la reprise du travail à 7h30.
Minuit, je rentre à la maison (...) En entrant dans la cuisine, une bonne odeur de soupe aux poireaux vient exciter mes papilles. Juste à point et bien chaude, j’en bois deux bolées, ça me réchauffe.
Je voudrais ici, ouvrir une parenthèse, à propos de nos compagnes qui se sont souvent inquiétées à notre sujet au cours de ces dépannages difficiles.
Réveillées brutalement en même temps que nous par le téléphone ou par un collègue venu frapper à la porte à n’importe quelle heure de la nuit, il était difficile pour elles de retrouver le sommeil. Il leur arrivait souvent de passer le restant de la nuit, éveillées en écoutant la tempête et en pensant, « fichu métier ».
Je vous tire mon chapeau, mesdames. »


Les poteaux en bois...
« Après la guerre, les réseaux moyenne tension étaient en mauvais état, surtout dans la région de Vitry le François. Aussi, tous les dimanches, nous remplacions les supports vétustes. Il n’y avait que ce jour-là que nous pouvions couper le courant, car en semaine, les usines de la région, surtout les tuileries travaillaient 24 h sur 24. Dans le courant de la semaine, nous faisions les trous pour l’implantation des supports neufs... »

« La baignoire
« Nous réfectionnons le réseau basse tension rue Chanzy, à Sainte-Menou. Nous profitons du lundi, les magasins étant fermés pour couper le courant par quartier.
Nous sommes perchés sur des potelets fixés en toiture et nous remplaçons surtout les isolateurs cassés, éclatés par la rouille des ferrures sur lesquels ils sont scellés.
Pour accéder à ces potelets, nous nous servons d’une échelle de 14 mètres, très lourde et peu maniable. De notre perchoir, nous voyons un vasistas sur le toit de l’immeuble voisin qui pourrait nous servir de trappe.
Notre camarade Louis s’informe auprès du propriétaire et lui expose sa requête. Le monsieur, très aimable accepte et lui explique comment faire pour accéder à la toiture. IL faut monter au deuxième étage, aller au bout du couloir où il y a une porte, c’est la salle de bains et c’est là qu’est le vasistas.
Notre collègue prend ses outils et entre dans l’immeuble. Peu de temps après, nous le voyons réapparaître, non pas sur le toit, mais sur le trottoir. Motif : il y avait une dame dans la baignoire !
Il a fallu à contre cœur, manipuler l’échelle. Quant à Louis, gêné, il a été mis en boite par l’équipe. »


« Tempête sur Auve
Le vent a cassé des branches de platanes qui bordent la RN3 dans le village. Le réseau basse tension étant en dessous, ce qui devait arriver arriva !
Une énorme branche était accrochée aux fils, ceux-ci étaient tendus à tout rompre. Pour enlever cette branche, nous sommes obligés de lever une échelle à coulisse de 12 mètres et de l’appuyer sur les conducteurs. Sale travail.
Nous passons des cordes sur le réseau pour que les fils ne remontent pas et nous tirons à quatre dessus.
Hubert monte à l’échelle avec une serpe et du premier coup fait tomber la branche. Le réseau ainsi libéré remonte avec force et nous embarque tous les quatre, ce qui fait redresser l’échelle. Celle-ci se met à la verticale avec toujours Hubert en haut, bascule en arrière et notre camarade se retrouve assis sur une branche en haut du platane, pendant que l’échelle retombe sur le réseau !
Pas de mal, rien de cassé mais... il ne faut pas être cardiaque »
.


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1 Message

  • René Delaval 31 mai 2014 22:40, par Huguette Liégeois épouse Hourlier

    la belle équipe dont mon papa Michel Liégeois était le chef de district,il aimait tellement son groupe !

    repondre message


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