Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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COURRIER DES LECTEURS

MERCI MARCEAU

   par Michel Lesjean



Nous étions en 1941. Toute la famille était réunie à Sainte-Ménehould, après le retour d’émigration, en septembre 1940, de Charente Maritime (Maman, 34 ans, ma sœur Marie-Thérèse, 6 ans et moi même, 7 ans) et la démobilisation de mon père René, en septembre 1940 également : il avait repris son service à la banque Société Nancéenne. La rue Sainte Catherine étant détruite, nous logions maintenant dans l’immeuble de la rue de Gergeaux, où d’autres familles habitaient.
Bientôt, une nouvelle famille venait y loger : il y avait la tante, Tata, Marceau, le menuisier, sa femme Babette et leurs deux fils, le « Doudou » et le « Titi », qui devinrent rapidement nos compagnons de jeux, avec Serge, le fils du jardinier de la rue d’en bas.
Voyant ma mère chaussée de « bric et de broc », dans de mauvaises savates, notre voisin, Marceau, menuisier de profession, eût tôt fait de lui en fabriquer avec des semelles de bois. Je me rappelle qu’il avait monté son établi au grenier. Jetant un œil curieux par la porte entrouverte : Marceau, au départ d’un morceau de bois, dégrossissait, taillait, sculptait avec ses ciseaux et un drôle de maillet en bois. Petit à petit, cela ressemblait à la coque d’un bateau. Quelle précision dans les rainures ; il en regardait la ligne en clignant d’un œil et lorsqu’il fut satisfait de la paire de semelles, il adapta et cloua dans les rainures un dessus en feutre, sans tige. L’essayage commença, maman était ravie. Pour terminer, il avait découpé des languettes dans un vieux pneu de bicyclette, qu’il cloua à la semelle, pour rendre la marche plus silencieuse sur le pavé.
Bravo Marceau ! Un vrai travail d’artiste qu’il avait exprimé dans l’amour de son travail du bois et à regarder son air satisfait devant son chef d’œuvre et la satisfaction de ma mère, cela faisait plaisir à voir.

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