Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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LES COMBATS DE JUIN 1940 A VILLERS EN ARGONNE



Guerre 39-40 :
Installation de l’H.V.A. (Hôpital Vétérinaire des Armées) : Ils étaient cantonnés dans les granges de la rue du château, dans les granges inoccupées de la rue de Châlons, la ferme des Mares de Verno. Son rôle était de soigner les chevaux blessés et malades et de constituer un cimetière de chevaux dans les Futils à droite de la route, en allant sur Sainte-Ménehould. Dans ce cimetière, se trouvent les chevaux tués en mai 40 (bombardements sur la gare de Villers Daucourt). Un avion chasseur Français en difficultés vint s’écraser dans le parc de Monsieur MAIRY. L’aviateur qui s’était jeté en parachute fut tué. C’était Lucien POITIERS, né le 2 avril 1907, sous-lieutenant, qui fut pris pour un parachutiste ennemi par l’H.V.A. et fut tué, son parachute étant crevé et lui-même étant touché par des balles. Il tomba près de l’étang, dans un pré de la ferme des Mares. A la gare de Villers Daucourt, il y a eu quatre wagons de détruits et vingt-deux morts le 12 mai 1940.
L’évacuation de Villers : Elle a lieu les 11 et 12 juin. La nuit est assez agitée au village. De nombreuses troupes se replient : 21ème R.I. éléments spahis, etc... Le lendemain matin, des villages à l’ouest et nord-ouest de Villers brûlent. Le 12 juin à 7h00, le 2ème Bataillon du 21ème R.I. a reçu l’ordre de prendre position autour de Villers et de défendre le village. Toutes les dispositions sont prises, les unités sont en place : barrage des rues, des routes, mise en place des armes automatiques et des canons anti-chars : quinze canons de 25, quatre canons de 75, des terrassements et des abris ont été prévus. Le 6ème R.T.S. qui vient de livrer combat à l’ouest de Villers (direction de Braux-Saint-Remy) se replie et s’installe au sud du 2ème Bataillon (bois à l’ouest du village, Le Chemin) vraisemblablement le bois des Horgnes, ce qui s’explique par la présence de tranchées dans ce bois. A 14h30 (le 13) les engins blindés ennemis sont brûlés et mis hors de combat par un canon de 25, devant le front de la 7ème Compagnie du 21ème R.I.C. Dès lors, les Français sont au contact de l’ennemi. Vers la fin de l’après-midi, le 1er Bataillon du 14èùe R.I. se replie et passe Villers. A ce moment, on aperçoit à 2km500 des zones ennemies. Dans la nuit du 13 au 14 juin, à 1h00 du matin, une compagnie du 18ème R.I. Légère d’Afrique prend position au nord de Villers, afin d’éviter l’encerclement des troupes. Elle a pour mission de tenir les lisières nord du village. Cette disposition s’avérera très judicieuse, car au cours de l’après-midi elle va empêcher la progression de l’ennemi par le Nord de Villers. Le 14 à 13h00, les avions ennemis volant en rase-mottes, mitraillent les positions des troupes et le village. A 14h15, l’ennemi se rendant compte d’une résistance sérieuse devant lui, entreprend un bombardement d’une extrême violence (genre préparation d’artillerie - Verdun 1916) sur les positions du Bataillon et sur le village de Villers. Les premiers obus mettent le feu au village, lequel, quelques instants après n’est plus qu’un immense brasier. Cette préparation d’artillerie formidable dure environ de 13h30 à 15h00. L’ennemi, en chantant et criant, attaque avec mordant les positions du Bataillon. Des gros efforts se produisent à l’ouest du village et au nord, juste en face du château et de la prairie du moulin. En même temps, ils poussent des infiltrations sur la 6ème et 7ème Compagnie avec l’appui de l’artillerie.
L’ennemi subit de grosses pertes avec beaucoup de cran et d’allant. Il insiste mais ces pertes sont de plus en plus sérieuses, malgré l’artillerie, les mines, l’aviation, les blindés et les rafales de mitrailleuses, il n’arrive pas à mordre dans le dispositif du Bataillon et poursuit son attaque en vain jusqu’à 17h30. Au cours de cette attaque, des éléments des 5ème et 6ème Compagnie livrent en sous bois des combats très rapprochés qui restent à l’avantage des Français. Les pertes Françaises ne sont pas très élevées, par contre, les pertes de l’ennemi sont particulièrement sérieuses, devant le front de la 5ème Compagnie, unité qui a été admirable. Ne pouvant résister à entamer nos positons, l’adversaire est obligé de se terrer et à 19h00, un calme absolu règne sur le champ de bataille.
Au cours de l’attaque, une batterie de 75 mise en position à 9 km derrière le Bataillon,grâce à un réglage par téléphone avec une carte au 1/50.000, le tir a été efficace. Les troupes Françaises restent solides sur leurs positions avec un moral splendide. Mais à 19h00, arrive un ordre de repli qui s’effectuera à partir de 21h30. Ce repli est rendu difficile par les contacts de l’ennemi et l’obscurité. Le 15 juin, à 2h50, l’ordre est donné de faire sauter le pont sur l’Aisne, entre Villers et Passavant et le pont saute à 2h55. Les troupes Françaises partent entre Triaucourt et Belval où sur un front de quatre kilomètres elles ont pour mission de s’installer sur une nouvelle position. Tous les hommes ont rempli leur devoir et quittent navrés le terrain qu’ils ont glorieusement et victorieusement défendu. Non seulement ils se sont accrochés avec opiniâtreté au terrain, mais ils ont repoussé de puissantes attaques de l’adversaire et permis, avec un bel esprit de sacrifice, le repli de la 31ème D.I.
Le 13 juin à 15h00, deux engins blindés ennemis se présentent à la gauche du Bataillon et tente de s’infiltrer sur le front de la 7ème Compagnie. L’un d’eux est touché et brûle à 200 mètre de la 7ème Compagnie. L’autre fait un tiers de tour et, touché à son tour, brûle à 300 mètres. Les occupants de la 1ère voiture ont été tués à l’intérieur par l’obus ou l’explosion. Le même jour à 18h00 Braux-Saint-Remy est en flammes ; à 22h00 Villers est un brasier sur huit cents mètres de longueur.


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