Des jeunes dans notre page du poète ! Je suis très contente ! Des jeunes du lycée professionnel d’Argonne de Sainte-Ménehould qui ont suivi une section seconde « bac pro, filière métiers des relations clientèles et usagers » et qui se sont distingués à la finale régionale inter-lycées de slam.
Qu’est-ce que le slam ?
En argot américain, « slam » signifie « claquer ». Le slam est né aux Etats-Unis dans les années 1980. Un précurseur a un jour récité un poème dans un café et son audace a fait des émules. Le mouvement s’est propagé et, au début des années 1990, des tournois ont commencé à voir le jour dans les cafés de Pigalle à Paris.
Le collectif « Slam Tribu » de Reims, créé en 2005, fait vivre cet art dans la Marne en organisant de multiples manifestations. Il intervient en milieu scolaire subventionné par le Conseil général. Dans les collèges et les lycées, le slam permet aux élèves de renouer avec le français et la poésie.
C’est ainsi que dans le cadre des cours de français, pour la troisième année consécutive, ces jeunes ont travaillé avec le groupe rémois. Quatre ont représenté le lycée professionnel à la finale inter-lycée qui se déroulait à la cartonnerie de Reims. Julie Collet, alias Pasteck, originaire de Thillois et Bellay a fait sensation sur scène au point que le jury lui a accordé les meilleures notes parmi les 24 participants !
Bravo à Julie et à son professeur Mme Jonneaux !
C’est si dur de vivre avec une telle douleur,
Celle de perdre une moitié de mon cœur,
Celui qui me comprenait,
Qui me ressemblait,
Tout simplement celui que j’aimais.
Je pense sans arrêt à lui,
Ce passé qui me détruit, qui m’envahit.
J’aimerais reconstruire mon passé,
J’ai tellement peur du futur sans toi à mes côtés.
Quand je suis avec des personnes,
Je me retiens de ne pas craquer, par fierté.
C’est l’une des plus belles choses que je possède en moi,
Peut-être ce qui me retient d’être encore là.
Mais si tu me regardes dans les yeux,
Tu verras que je ne suis pas heureuse.
Le jour où tu reviendras
Sera la plus belle chose qui puisse m’arriver,
Je sais, c’est si beau de rêver !
Je dédie ce texte à cette date du 26 août 2009.
Car depuis ce jour, depuis ce temps, il y a un manque constant :
Mon frère.
Encore des textes de jeunes, mais, cette fois, du C.E.F. (centre éducatif fermé).
Ces jeunes déversent dans l’écrit « violence et tristesse, haine et moquerie, cri de douleur et chant d’espoir ». (propos d’un éducateur)
Vos enfants s’égarent
Ca y est ils se sont perdus
C’est vrai qu’il n’est jamais trop tard
Mais j’ai l’impression qu’la roue ne tourne plus
Ils sont sous contrôle judiciaire
Dans leur p’tite tête c’est le Cap Vert
A r’garder des films de Rambo
Ils s’tirent dessus pour 20 euros
La seul’ fois qu’on leur dit merci
C’est quand ils balancent à l’OPJ
Qui oublie un problème de taille :
Qui aura peur des représailles ?
Vos enfants s’égarent
Ca y est ils se sont perdus
C’est vrai qu’il n’est jamais trop tard
Mais j’ai l’impression qu’la roue ne tourne plus
Ils se gavent de clips sur Virgin
Mais n’ont plus rien dans leur tajin
Ils voudraient tous devenir star
Mais prennent le chemin du mitard
Je voudrais tellement qu’ils comprennent
Que l’école peut être une aubaine
Mais manque de pot ils sont dehors
Et évitent les flics et la mort
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