Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La page du poète

Préface de Nicole Gérardot

   par Monique Parmentier-Speck



Argonnaise de vieille souche, Monique Parmentier-Speck est heureuse d’offrir à notre revue quelques vers de sa composition. Elle se réjouit à l’avance de retrouver les lecteurs ménéhildiens à ses conférences d’histoire de l’Art au cours de l’hiver.


En attendant minuit

L’an se meurt, l’an s’en va,
Se ferme l’agenda,
Emportant regrets et pleurs,
L’an s’en va, l’an se meurt

L’an s’en va, l’an se meurt,
Voici Noël aux mille bonheurs,
Prépare les falbalas !
L’an se meurt, l’an s’en va

L’an se meurt, l’an s’en va,
Punch ! Champagne ! Ratafia !
Et pas de pitié pour les dormeurs !
L’an s’en va, l’an se meurt

L’an s’en va, l’an se meurt :
Il faut guetter l’heure
Sonne minuit, en tenue de gala,
L’an se meurt, l’an s’en va !

L’an se meurt, l’an s’en va :
Sous le gui on s’embrassera,
Sautez bouchons ! De tout son cœur
Pour que l’an nouveau soit meilleur !

 
La route

Tranchant l’ombre verte de l’épaisse forêt,
A travers champs, lézardant avec nonchalance,
Filant droit vers la mer, aux beaux jours de juillet,
Pavée de soleil, c’est la route des vacances.

Chars et canons pointés, peurs et pleurs, colonnes,
De réfugiés traqués que la peur corrode,
Fuite en avant, amis, maisons qu’on abandonne,
Pavée de chagrins, c’est la route de l’exode.

De vals en abbayes, de monts en cathédrales,
Nu-pieds, portant besace, priant, chantant latin,
Vers le grand Saint-Jacques ou Marie sans rivales,
Pavée de foi, c’est la route du pèlerin.

Rendez-vous fixé, contrat en poche, montre en main,
Finie la fantaisie dans les itinéraires,
Convois urgents attendus pour le lendemain,
Pavée de monnaie, c’est la route des affaires.

Halte-là ! Passeports, visas, képis, barrières,
Au-delà, d’autres hommes chantent d’autres refrains.
La route continue en passant les frontières.
Pavée d’amour, est-ce la route de demain ?



Septembre

Il a suffi d’un rien, de cette feuille blonde
Qui hésite encore sur sa branche mordorée ;
Il a suffi d’un rien pour que la terre féconde
Présente l’offrande de la saison pourprée.

Champignons et noisettes emplissent nos corbeilles
Des raisins violets, des pommes de cuivre,
Jaillit un suc prometteur de bonnes bouteilles.
Mais la nature est lasse ; le sommeil va s’ensuivre.

L’été n’insiste plus. Et la terre génitrice,
Délivrée de ses fruits, respire encore une fois
Avant de s’ouvrir à la saignée bienfaitrice
De la charrue entaillant le sillon étroit.

Nous savons alors que l’automne arrive en fraude,
Trichant sereinement au soleil de midi
Mais se trahissant dans les blancs brouillards des laudes
Et dans les vapeurs moirées du soir engourdi.

L’été s’essouffle, septembre est son apothéose.
C’est le temps des regains, le temps des départs.
Quittons notre jardin, voici la dernière rose !
C’est l’heure des premiers feux, des derniers regards

 
Hiver enfantin

Un, deux, trois
Même pour le roi,
Il fera froid !

Quatre, cinq, six
Dans la nuit grise
Soufflera la bise.

Sept, huit, neuf
Rentrons nos bœufs
Et récoltons nos œufs.

Dix, onze, douze
Car le ciel est rouge,
Et plus rien ne bouge


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