En attendant minuit
L’an se meurt, l’an s’en va,
Se ferme l’agenda,
Emportant regrets et pleurs,
L’an s’en va, l’an se meurt
L’an s’en va, l’an se meurt,
Voici Noël aux mille bonheurs,
Prépare les falbalas !
L’an se meurt, l’an s’en va
L’an se meurt, l’an s’en va,
Punch ! Champagne ! Ratafia !
Et pas de pitié pour les dormeurs !
L’an s’en va, l’an se meurt
L’an s’en va, l’an se meurt :
Il faut guetter l’heure
Sonne minuit, en tenue de gala,
L’an se meurt, l’an s’en va !
L’an se meurt, l’an s’en va :
Sous le gui on s’embrassera,
Sautez bouchons ! De tout son cœur
Pour que l’an nouveau soit meilleur !
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La route
Tranchant l’ombre verte de l’épaisse forêt,
A travers champs, lézardant avec nonchalance,
Filant droit vers la mer, aux beaux jours de juillet,
Pavée de soleil, c’est la route des vacances.
Chars et canons pointés, peurs et pleurs, colonnes,
De réfugiés traqués que la peur corrode,
Fuite en avant, amis, maisons qu’on abandonne,
Pavée de chagrins, c’est la route de l’exode.
De vals en abbayes, de monts en cathédrales,
Nu-pieds, portant besace, priant, chantant latin,
Vers le grand Saint-Jacques ou Marie sans rivales,
Pavée de foi, c’est la route du pèlerin.
Rendez-vous fixé, contrat en poche, montre en main,
Finie la fantaisie dans les itinéraires,
Convois urgents attendus pour le lendemain,
Pavée de monnaie, c’est la route des affaires.
Halte-là ! Passeports, visas, képis, barrières,
Au-delà, d’autres hommes chantent d’autres refrains.
La route continue en passant les frontières.
Pavée d’amour, est-ce la route de demain ?
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