Suite à la demande de renseignements d’un de nos lecteurs concernant un soldat de son village mort à l’hôpital Larrey à Sainte-Ménehould, nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi cet hôpital improvisé portait ce nom et qui était ce monsieur Larrey.
Pendant la grande guerre, les salles de la ville avaient été transformées en hôpital ; donc, outre l’hôpital de la rue Florion, il y avait l’hôpital Chanzy, dans les locaux du collège en centre ville, et l’hôpital Larrey installé dans la salle des fêtes de l’époque, le Kapittel d’aujourd’hui, salle appelée à l’époque aussi « grand théâtre » et qui avait été construite une dizaine d’années plus tôt.
En ce qui concerne ce nom de Larrey, c’est Jean-Luc Wagler, docteur à Stenay, qui nous a donné la marche à suivre pour retrouver ce personnage sur internet : cliquez sur Wikipédia
Dominique Jean Larrey était médecin chirurgien militaire et chirurgien en chef de la grande armée de Napoléon ; dit « père de la médecine d’urgence », il était le « précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible grâce à des ambulances chirurgicales mobiles ».
On imagine le travail effectué par les médecins de l’époque pendant ces guerres qui faisaient tant de morts, en comparaison à la bataille de Valmy qui ne fit, dit-on, qu’une centaine de tués.
La lecture nous donne des frissons : Dominique Larrey, bon chirurgien, était capable d’amputer un membre en moins d’une minute C’était bien sûr l’époque où l’amputation était la seule solution.
Petit détail : Dominique Larrey était partisan de « l’asticothérapie », une technique qui consiste à placer certains asticots sur la plaie qui nettoient l’infection
Dominique Jean Larrey était né à Beaudréau dans les Hautes Pyrénées. Après des études à Paris, il devint en 1787 chirurgien de la marine royale.
Il fut baron d’Empire en 1809 et inspecteur général des services de santé militaire en 1810. Son action sur les champs de bataille a certainement pu sauver nombre de vies.
Sa tombe est au Père Lachaise à Paris ; le 15 décembre 1992, ses restes furent placés dans la chapelle funéraire des Invalides et une petite urne contenant un morceau d’intestin fut déposée dans la salle de la bibliothèque de l’Académie Royale de médecine.
Tout devait donc être clair si ce n’est qu’une phrase allait encore amener un doute : en 1980, l’hôpital militaire de Toulouse donnait le nom de Larrey à son établissement, pas le nom de Dominique, mais celui de Hippolyte Larrey, son fils, qui fut médecin de Napoléon III.
Heureusement une carte porte un tampon avec le nom « Dominique Larrey ». C’est donc bien au médecin de la Grande Armée que l’on a voulu rendre hommage pendant la grande guerre à Sainte-Ménehould.