Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Un peu de tout et courrier des lecteurs

   par John Jussy



Le Soleil d’Ordort : Yvan ne le saura jamais : son restaurant, qu’il a créé en 1963, qu’il a aménagé, à qui il a donné une réputation, va bientôt disparaître ; adieu les affiches, adieu le cochon en bois sur le trottoir, adieu le panneau racontant le Soleil d’Or de la Révolution. Françoise a tenu bon jusqu’ici mais rien n’est éternel en ce monde. Avant, le bâtiment situé au coin de la place était en 1910 la banque de la Meuse ; il devint ensuite l’auberge où fut inventé le fameux « Pied d’or », demain il hébergera une nouvelle activité. Les commerces ont ce pouvoir de revivre après la mort

Un autre magasin est parti : Rosman. C’était un magasin qui était entré dans l’histoire, avec sa façade d’un autre temps, ses grandes vitrines en verre pour ranger le tabac, le seul témoignage dans la ville de ce que pouvait être les magasins au début du XXième siècle. Il aurait certainement pu servir à tourner des films. Madame Rosman a pris une retraite bien méritée.

Remerciements : Colette nous a écrit : « Je renouvelle mon abonnement avec plaisir. A la lecture du petit journal, je retrouve chaque fois des articles qui relatent des faits à l’époque de ma jeunesse » il est vrai que nous essayons d’écrire des articles qui font ressurgir le passé, tout en sachant qu’hier est déjà entré dans l’histoire. Colette écrit encore : « Je souhaite longue vie au petit journal et à ses collaborateurs ». Notre revue mourra quand les lecteurs ne seront plus au rendez-vous, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Il mouzine, suite : Bernadette Burger, qui lit notre revue et qui connaît le livre de Buirette, historien de la ville, nous signale la suite de l’histoire de l’article « Quand les rois s’amusaient du parler argonnais » (N°56, page 31). Henri IV, de passage dans la ville, avait été étonné de l’expression employée par un bourgeois : il « mouzine ». Buirette complétait son récit ainsi : « tandis que Henri IV reprenait la route de Metz, escorté d’une foule nombreuse, il se mit à pleuvoir abondamment. Le roi se pencha à la portière du carrosse et dit aux gens qui se pressaient autour : retournez vous-en, mes braves, il mouzine trop fort ». Henri IV avait donc repris le terme du patois argonnais à son compte. C’est la mise en page qui avait fait couper cette suite, pourtant très sympathique ; voilà qui est rectifié grâce à une de nos lectrices.

Coyon et non Royon  : Les lecteurs sont attentifs. Christian Coyon de Ville-sur-Tourbe nous fait remarquer que dans l’article « Le tour de Menou en 80 secondes » il a été écrit « à peine sorti de la gare, un bock pris au café Royon ». Il s’agit bien sûr du café Coyon, ce qui a d’ailleurs été écrit correctement à la page suivante et était visible sur la carte postale représentant le café.
Profitons-en pour préciser que Royon était avant l’incendie de 1719 le nom d’une rue de la ville, la rue de Royon, qui, au pied de la butte menait à une des 4 portes de la ville ; ce qui correspond aujourd’hui à la rue Camille Margaine. Cela a peut-être déstabilisé nos correcteurs.

Noël du doyenné de Sainte-Ménehould : Une fidèle lectrice de l’Argonne nous a envoyé un texte que certains connaissent déjà : « Le Noël du doyenné de Sainte-Ménehould ». Si l’on s’interroge sur l’auteur de ce Noël et l’époque où il a été écrit, il suffit de lire le livre « Auve, un village champenois raconté par un paysan » de Dominique Delacour, un livre qui vient d’être publié. C’est donc justement un curé de Auve, le curé Antoine Hérisson qui s’amusa à écrire ce Noël au début du XVIIIème siècle. On comprend mieux alors que certains passages nous laissent un peu interrogateurs, comme les citations de lieux ou encore les allusions déplaisantes sur certains villageois, du « comique » qui fit d’ailleurs à l’époque, naître un début de scandale. Et si l’abbé Lallement, auteur de nombreux ouvrages sur l’Argonne, disait que ce Noël était « une sorte de blason populaire », je ne pense pas qu’aujourd’hui ce texte réussisse à interpeller les jeunes générations. Pour le plaisir, et pour remercier notre lectrice, citons deux parties de ce « Noël » que nous pourrons publier intégralement, si nos lecteurs le souhaitent.

Les jolies filles de Florent
Que l’on disait depuis longtemps
Belles dehors, laides dedans,
Sont dignes de louanges ; De leur sexe faisant l’honneur,
Ayant, selon les anges,
L’estime du Sauveur.
 
Les Passavantins bien crottés,
Passant aux Frutil’ sont volés,
Et par Verrier’ sont bien raillés ;
Chose désagréable,
Aucun d’eux ne peut dir’deux mots,
Paroissant dans l’étable,
On les prit pour des sots.

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