Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


Enregistrer au format PDF :Version Pdf


Version imprimable de cet article Version imprimable **




La page du Poète

Le poilu de Menou.

A mon fils pour qu’il sache.

   par Emile Baillon



Le poème a été écrit par Emile Baillon à la gloire du poilu de Menou, c’est à dire le soldat de notre monument aux morts.

L’avez-vous regardé ? C’est vraiment un des mieux
Parmi les monuments de nos Morts glorieux.
Il est calme, pensif, sur son socle élevé,
Du froid âpre et mordant par son col préservé.
De son poste d’écoute, alors qu’on entend
Le bruit de nos canons, le chahut des obus,
Quand aussi le soir tombe en un calme infini
Et s’étend lentement sur le front aplani,
Il veille dans la nuit, l’air ferme et résolu,
De Menou le brave Poilu.

Très fidèle à ses pieds, vers l’avant bien tendu,
Son chien au long museau, d’un regard assidu,
Paraît entendre au loin les pas de l’ennemi.
Qui ne réagit plus, semblant même endormi.
Comme chez les poilus il reste dans ses yeux
O dure vision ! Les bois de nos aïeux
Par des coups de géants hachés, déchiquetés,
Prenant l’aspect étrange, avec leurs troncs restés,
De squelettes humains... Seul, toujours résolu,
Il est là notre vieux Poilu.

Le silence des nuits, au milieu de la plaine,
Là, semble le fixer en une ombre incertaine.
Il songe... Et soudain voit des formes s’estomper,
Semblant se rapprocher et même se grouper...
...Sa mère, son Epouse, et son petit Enfant
Aux gestes maladroits, arrivent triomphants.
Ils sont là, ses aimés, le seul but de sa vie,
Pour lui donner ce soir, en leur âme ravie,
Un, deux, trois doux baisers... Il rêve très ému,
De Menou le brave Poilu.


E. Baillon

Emile Baillon était pharmacien, sa pharmacie était située place d’Austerlitz (aujourd’hui pharmacie de l’Argonne). Il aimait écrire, (on connaît tous son livre d’histoire locale), et il aimait également la poésie.
Il avait été un poilu de 14-18, en tant que capitaine pharmacien, de Tahure à la Somme et jusqu’à Verdun. Le monument aux morts avec son poilu plus vrai que nature sur le socle de pierre devait lui rappeler bien des souvenirs qu’il traduisit en écrivant : « Les bois de nos aïeux par des coups de géants hachés, déchiquetés... »
Il a écrit ce poème en le dédiant à son fils, François Baillon, qui habite toujours notre ville, pour que celui-ci n’oublie pas, pour que tous on se souvienne de cette guerre qui a meurtri profondément l’Argonne.
Merci à François et Christian Baillon pour leur aide précieuse. John Jussy

Répondre à cet article


-Nombre de fois où cet article a été vu -
- -
Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
Association déclarée le 06 février 1998
Siège social : Hôtel de ville
B.P. 97- 51801 Sainte-Ménehould