
C’était en 1989, l’année du bicentenaire de la Révolution Française fêtée dignement en Argonne.
Notre Yvan, patron de l’auberge du Soleil d’Or et inventeur du pied de cochon nommé Pied’Or, était un champion de la publicité ; et voilà donc qu’il édita deux cartes postales qui devaient comporter un poème à la gloire du pied sur fond d’Histoire de France.
En résumé, si les ennemis s’étaient attablés avec Kellermann ou Dumouriez pour déguster un pied autour de « joyeuse marmitée », il n’y aurait pas eu de bataille à Valmy. Et « plus de canon qui tonne grâce à Messire de Singly ».
Mais bien entendu, cette réunion devait se tenir à l’auberge du Soleil d’Or où le patron, pour l’occasion, se faisait donc appeler « Messire de Singly ». Et au dos des cartes qu’Yvan envoyait lui-même, on lisait : « Pied’Or le pied de cochon révolutionnaire » ou encore « Comme nos ancêtres de Valmy, nous vous attendons de pied ferme ».
La date de la bataille était inscrite en gros, ce qui avait au moins le mérite de rappeler à ceux qui l’auraient oublié ce morceau d’Histoire de France. Le moulin en photo sur la carte postale est bien sûr l’ancien moulin, celui qui avait été acheté en 1939 dans le nord et que la tempête du siècle avait abattu en décembre 1999.
John Jussy
